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Instantanés ou comment fixer le temps
8 juin 2009

Un peu plus loin

Le voyage n'était pas encore terminé, en effet il restait beaucoup de lieux à visiter dans cette papeterie immense. Les salles se succédaient et ... ne se ressemblaient pas. Des locaux communs et des petits bureaux des simples employés nous passons au domaine des patrons. Le mobilier change, ce sont là des meubles en bois, des bureaux, des larges fenêtre, des télévisions. Mais partout, toujours les mêmes ravages du temps et les passages des hommes qui ont retourné tout ce qui pouvait être trouvé. Les dalles du plafond pendent, comme si elles étaient fatiguées de porter leur propre poids, las des années passées à ne voir personne.
Sur les bureaux quelques documents et contrats traînent encore, couvert de poussière. Les dernières commandes datent de 1987, et rien ne dit si elles ont été honorées. On voit juste quelques annotations "Papier type 2 blanc" avec une quantité dans la colonne d'après.

DSC_0319

Je ne sais pas pourquoi mais je n'aime pas ces lieux, ces bureaux me filent la chair de poule. Je continue mon exploration des alentours. Une autre grande salle, approximativement 30 ou 40 mètres est complètement détruite et il ne reste plus que son squelette. Aucune trace d'écroulement, ni de feu, rien n'explique l'absence de toits, de murs et rien n'indique non plus à quoi servait cette pièce. Une longue tranchée coupe la salle en deux et de grands ventilateurs pointent leur museau vers le sol. La végétation semble avoir pris sa revanche ici. Je ne l'ai pas vu très présente dans les autres salles, mis à part quelques mousses au plafond. Mais ici ce sont de véritables arbustes qui ont pris possession des locaux et qui ne les quitteront qu'à la destruction du complexe.

DSC_0327

Je m'avançais toujours plus loin dans ce bâtiment, tournant à droite. Dans l'air, un odeur de brûlé était présente. Rien n'indiquait ici non plus quand est-ce que ce feu avait eu lieu. Seule l'odeur nous disait que l'évènement n'était pas très loin dans le temps. Qui sait ?
DSC_0323

Mais derrière cette sensation de calme et de quiétude, se cache un danger que je n'ai vu qu'au dernier moment. Comme beaucoup de bâtiments de l'époque l'amiante est partout. Ce matériau "révolutionnaire" ne se cache même pas dans les plafonds, il repose sur le sol, comme un prédateur prêt à envahir les poumons.
DSC_0326
C'est idiot mais à ce moment là, j'ai mis mon pull contre ma bouche, pour me protéger des fibres qui détruisent les poumons. Ô geste inutile ! Peu de choses arrêtent véritablement les fibres de l'amiante, si ce n'est des masques onéreux, que je ne possédais pas...

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